Les Guggenmusiks ont leur origine dans les traditions religieuses de Suisse-centrale. En Suisse-Allemande, on soufflait dans des cornes de vaches, on agitait de grandes crécelles ou des cloches pour chasser les mauvais esprits de l’hiver. Avec les années, pour faire fuir encore plus les esprits, ces « musiciens » se sont déguisés avec des serviettes et de vieux chiffons. Le visage fut caché ensuite par un masque confectionné en bois, bouts d’écorces et de peaux de bêtes afin d’effrayer ces esprits.

Le mot « Guggenmusik » vient de « Gugge » qui, dans le dialecte alémanique, signifie cornet en papier; forme qui peut être apparentée au pavillon de vieux instruments à vent. Les premières Guggenmusiks proviennent de la région centrale de la Suisse (Lucerne pour la grande partie). Ces ensembles musicaux rencontrèrent un vif succès dans les années cinquante-soixante, et ainsi, de nouvelles Guggens se formèrent ensuite en Suisse romande et au Tessin.

Les Guggenmusiks sont des formations pour la plupart composées, de cuivres (trompettes, trombones, euphoniums, souzaphones) et de percussions (batteries mobiles, grosses caisses), et parfois, de lyres et granits. Certains rajoutent des saxophones, des accessoires de percussions, ou autres ; certains n’ont pas d’euphoniums, ou pas de souzas, mais l’ensemble est de plus en plus « registré ».

Au delà des frontières suisses, on en trouve au Liechtenstein, Allemagne, en Autriche, en France et même en Angleterre.

On ne peut dissocier les Guggenmusiks de « Carnaval« .

Le mot carnaval viendrait de carne (pour caro, chair) et levare, enlever, parce que l’on mange beaucoup de chair pendant le Carnaval pour se dédommager de l’abstinence imposée pendant le Carême ; d’autres font venir ce mot de caro vale, c’est-à-dire, adieu la chair. Mais ce sont là des étymologies assez fantaisistes. Les linguistes retiennent seulement l’origine italienne : carnevale, composé de carn (chair) et levare (lever, enlever, ôter).

Traditionnellement, dans le christianisme, le carnaval marque la dernière occasion de célébration des aliments gras et autres avant le début du carême. La période entre le début du carême et Pâques, selon le calendrier de l’Église, est de quarante jours. Traditionnellement, pendant le carême, pas de partis (manifestation) ou d’autres célébrations doivent avoir lieu, et les gens s’abstiennent de manger des aliments riches, tels que la viande, produits laitiers, les graisses et le sucre. Les quarante jours du Carême, rappelant le récit biblique des quarante jours que Jésus passa dans le désert, servent à marquer une certaine période où le croyant chrétien se tourne vers Dieu et la discipline religieuse. Dans les jours précédant le Carême, on doit éliminer tous les aliments et boissons riches en graisse, en sucre ou aux œufs. La consommation de ces aliments avant le début carême est censée être à l’origine du carnaval.